Souffrance pendant la grossesse

Devenir maman… L’un de mes rêves les plus chers et depuis tellement longtemps… Il nous aura fallu patienter 18 loooongs mois avant que Loulou vienne se nicher dans mon ventre. Et oui, quand tu es une femme et que tu te décides à franchir le cap avec ton chéri pour avoir un enfant et fonder une famille, je pense que l’attente que cette grossesse démarre te semble toujours interminable.

Loin de moi l’idée de vouloir me plaindre ! J’ai pleinement conscience que pour certains couples cette attente est parfois bien plus longue et semée d’embuches… Seulement voilà, je pense que pour beaucoup de femmes, le moment fatidique chaque mois ou tu découvres si oui ou non tu es enceinte est à chaque fois un moment de stress, d’angoisse, de montée d’adrénaline, de pleurs parfois, jusqu’au jour où, tout bascule.

Cette aventure a commencée pour nous le samedi 19 janvier 2013, lorsque j’ai vu apparaître ces fameux et tant attendus « +++ » sur mon test de grossesse. Toujours en doute sur la fiabilité de ces tests (ça doit être mon côté anxieuse), je dégaine le super test de grossesse de compet’ que je gardais en réserve le jour où ces « +++ » feraient leur apparition. Et là aucun doute, « ENCEINTE » apparaît en toutes lettres sur l’écran du test.

Toute excitée, j’annonce la nouvelle à Papa Connect qui était tranquillement en train de prendre son petit déjeuner. Sur le moment nous n’avons pas trop réalisé encore ce qui se passait. Dans la matinée je profite que le laboratoire d’analyse soit ouvert pour aller faire ma prise de sang.

2 longs jours à devoir attendre… Et le lundi le verdict tombe, je suis bien enceinte !

S’en suis toutes les étapes habituelles, rendez-vous chez le médecin, mise en garde et précautions à prendre pendant ma grossesse (et bien oui j’ai eu la chance de ne pas être immunisée contre la toxoplasmose… mais rien d’insurmontable !)

Quand la joie de la grossesse laisse place à la douleur…

Ces trois premiers mois ont plus été remplis femme en souffrance pendant sa grossessed’angoisses que de joie. Mon médecin m’avait clairement dit qu’avant la première échographie et pendant ce premier trimestre le risque de fausse couche ne devait pas être occulté. En parallèle de ce qui devait être un immense bonheur, je vivais un moment très difficile professionnellement… Subissant un acharnement et un harcèlement de la part de mon supérieur hiérarchique qui finit par dépasser très largement les limites de l’acceptable devant témoins en ce début de février 2013. Ce premier trimestre de grossesse je l’ai vécu avec une réelle peur au ventre, avec des larmes et la tristesse qui me rongeaient tous les jours. Pas un jour, je ne me rendais au travail sereinement. Les nuits je dormais peu, hantée par des cauchemars…

On nous dit tellement que notre état psychologique a un impact sur notre corps, que je craignais que ce mal être qui me touchait puisse être néfaste pour mon bébé. Alors que j’aurais dû être la plus heureuse des femmes en tant que future maman, j’étais en stress permanent…

Un peu de soulagement…

Arriva enfin la date du 11 mars 2013, ce rendez-vous de la première échographie. Cette première rencontre avec bébé. Papa Connect était à mes côtés, l’échographiste commence son osculation et là nous le découvrons. Pour la première fois je vois mon bébé, cette petite crevette nichée dans mon ventre. Puis, j’entends les battements de son coeur. Les larmes me viennent et accompagnent cet immense soulagement qui m’envahit : « je n’ai pas fait de mal à mon bébé, il va bien. » Cette prise de conscience, me donna une force immense pour la suite de ma grossesse.

J’avais réussi à surmonter la douleur psychologique que j’endurais depuis toutes ces semaines, sans que cela ne blesse mon bébé. Je n’étais finalement pas si faible, mais prête à me battre et à affronter tout cela. Ce fut pour moi un énorme soulagement.

Rassurés, par le fait que tout allait pour le mieux, nous avons décidé de partager cette superbe nouvelle avec nos familles. Souhaitant leur faire cette annonce avec une petite touche d’originalité, je me suis livrée à un peu de travail manuel. Je te livrerai bientôt Ma petite créa’ sur l’annonce de l’arrivée de Loulou à nos proches.

Le long chemin de la reconstruction…

Long chemin perdu au milieu d'une forêtS’il y a bien une chose qui est importante lorsque l’on ne se sent pas bien, c’est d’en parler. Cela peut sembler logique au premier abord, mais il est parfois bien difficile et pénible de réussir à se confier. On a souvent l’impression que ça va aller, que ça va passer, qu’on n’a qu’à oublier… Mais parfois la douleur et le traumatisme sont trop profonds. Avant qu’il ne soit trop tard, j’ai fait le choix de me tourner vers une psychologue spécialisée dans la détresse au travail. Elle a su m’aider et me guider pour trouver le moyen de tenir jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée avec mon employeur. Son soutien, celui de mon chéri et de mes proches a pour moi été précieux.

Ce sentiment que mes premiers mois de grossesse m’ont été volés et « gâchés » reste toujours présent. Aujourd’hui la douleur et le traumatisme de ce que j’ai vécu sont toujours là. Il m’est encore difficile de me tourner vers le monde du travail et de réussir à retrouver confiance en moi (professionnellement) et en mes capacités à évoluer de nouveau dans ce monde parfois tellement cruel.

Alors je prends mon temps, pour me reconstruire et essayer de me relancer dans une activité professionnelle en repartant sur de bonnes bases. Je dois me l’avouer, je finis peut être un peu par me complaire, dans ma grotte, seule avec mon fils à l’écart des personnes qui pourraient de nouveau me blesser. Ici je suis bien. Ce blog, ces rencontres tellement riches et belles me font me sentir bien, même si je reste enfermée, un peu coupée du monde et sa réalité c’est certain… Je cherche ma voie et espère pouvoir bientôt retrouver cette confiance qui m’aidera de nouveau à aller de l’avant.

Alors oui, je suis très loin du monde idéal que j’imaginais pour mon fils avant ma grossesse, avec un papa et une maman qui ont chacun un travail. Mais c’est promis, je m’en relèverai. Pour lui, pour mes proches, pour moi, je ferai tout pour redevenir celle que j’étais avant ou presque…