chute vélo urgences pédiatriques

Il y a peu je partageais avec vous les exploits de Loulou en vélo. Et bien il ne lui aura pas fallu longtemps avant de me faire découvrir sa première chute… :(

Une journée ordinaire

Alors que nous rentrions de l’école, Louloutte était en poussette et Loulou roulait à toute allure sur son vélo. Il faut dire qu’il est vraiment à l’aise et confiant sur son engin. Il maîtrise également à présent le fait de s’élancer seul. Fidèle à lui même il a gardé ses mêmes petites habitudes que lorsqu’il était en draisienne. Il aime toujours autant faire de « super cascades ». Comprenez : monter des trottoirs et rouler sur des bouches d’égouts lui donnant de vives secousses et l’impression d’être un grand pilote de moto comme tonton !

Sur le chemin du retour, une maman marche devant nous avec sa fille. Je sens bien que Loulou est ennuyé de ne pouvoir avancer aussi vite qu’il le souhaiterait se retrouvant sans cesse arrivé et bloqué derrières elles. Je dois avouer qu’il en est même venu à leur faire peur en freinant et s’arrêtant de justesse derrières elles.

Et puis, tout bascule…

Repartant, il lui est alors venue la super idée de vouloir zigzaguer. Je n’ai pas été sans lui rappeler qu’il devait être concentré en vélo, bien regarder devant lui et arrêter de faire le fou. Seulement voilà, ça n’a pas loupé… Une perte de contrôle et le voilà étendu au sol, face contre terre sur le flan droit…

Je m’empresse d’accourir jusqu’à lui en poussant Louloutte. Je relève Loulou pour découvrir l’ampleur des dégâts de sa chute. Je le découvre le visage plein de terre et de cailloux. Sa bouche en est également remplie. Il est en pleur… Il réclame son papa. Je reprends la direction de la maison en prenant mes jambes à mon cou, mon fils sous un bras et l’autre main qui pousse Louloutte en poussette laissant ainsi au sol son vélo. La maman qui marchait devant nous m’a alors proposé de me le déposer.

Arrivés à la maison je m’empresse de faire rentrer les enfants. Je commence pas retirer ses chaussures, son manteau et son écharpe à Loulou qui est en nage et toujours en pleur. Louloutte voyant son frère si mal fond en larme à son tour. Et là je me demande comme gérer cette crise, seule, désemparée avec mes 2 bébés en larme dont l’un méchamment amoché.

Je commence par rassurer Louloutte pour lui dire que je vais m’occuper de son frère, que je vais soigner son bobo, qu’il va bien et qu’il ne faut pas qu’elle s’inquiète. Je me reconcentre sur Loulou et commence à lui faire couler de l’eau sur le visage et la bouche dans l’espoir de réussir à faire partir tous ces cailloux mais en vain. Ni une ni deux, je prends un enfant sous chaque bras et je file à l’étage pour lui nettoyer sa plaie et la désinfecter. Une fois toute ma petite tribu calmée, je les redescends pour leur proposer de goûter. Loulou accepte de prendre 2 biscuits. Il reste alors au calme sur le canapé avec doudou et suce à regarder un dessin animé. Il est encore bien sonné par ce qu’il vient de vivre.

A 19h alors que j’invite mes 2 minis à passer à table Loulou me dit qu’il a mal à la tête et qu’il ne veut pas manger. Je lui donne alors du dolipranne dans l’espoir de le soulager un peu. A 19h15 il commence à se plaindre d’avoir mal au ventre, à la bouche et qu’il a envie de vomir. Alors qu’il était dans mes bras il en vient finalement à me vomir dessus. Je me dépatouille de la situation comme je peux, Louloutte attablée mange tranquillement son repas. Chéri arrive alors à la maison, il est 19h45.

J’essaye de prendre les choses plutôt posément en tant normal. Je m’étais dis qu’avec sa chute j’allais le veiller régulièrement la nuit afin de m’assurer que tout allait bien. Mais là, le fait de sa chute, du choc qu’il a reçu à la tête et qu’il en vienne à vomir j’ai préféré contacter le samu. Chéri s’occupant des petits j’appelle le 15 et leur relate les événements. Ils m’invitent alors à me rendre aux urgences.

Urgences, vous avez dit urgences ?

Après avoir pris le temps de me doucher – et oui j’en avais un peu besoin – de préparer ma puce pour aller au lit, ainsi qu’un sac avec de quoi nous occuper aux urgences nous nous mettons en route tranquillement. Il est 20h50 nous arrivons aux urgences pédiatriques de l’hôpital sud de Rennes. Je n’y ai jamais mis les pieds. Je découvre des salles d’attentes bondées, mais étrangement assez calmes compte tenu du nombre d’enfants présents. Je demande à l’infirmer qui nous enregistre s’il a une vague idée du temps d’attente qui nous attend avant que nous puissions voir un médecin. Il m’annonce alors que nous en aurons pour 5h à 6h. Là je crois qu’il me fait marcher et qu’il veut s’amuser de la nullipare que je suis dans ce genre de situation… J’essaye de nous dénicher 2 sièges tant bien que mal côte à côte. Je lui lis des histoires, on regarde des photos, on fini même par faire connaissance avec nos voisins de salle d’attente ! La salle d’attente se vide tranquillement, je me dis que finalement ça ne va pas être si long. On nous appelle à un petit bureau de l’accueil, on prend les constantes de Loulou. La première fois depuis notre arrivée. Puis on nous dirige vers une nouvelle salle d’attente. Il est 23h – cela fait déjà 2h que nous poireautons – et je découvre que je ne voyais alors que la face visible de l’iceberg. Nous attendent des salles et couloirs tous plus remplis les uns que les les autres.

Cette incompréhension de notre système médical

Loulou se sent mieux et ne se plaint plus de maux de tête depuis notre arrivée. J’ai la chance d’avoir un petit garçon qui reste calme et patient. Il me demande à manger et à boire. Je suis autorisée à lui donner quelques gorgées d’eau. Vers minuit il tombe enfin de sommeil. Il s’endort sur moi, assise au milieu d’un couloir sur une pauvre chaise pliante, qui m’offre un horrible mal au c**. Alors oui Loulou semble aller mieux. Seulement voilà, je ne suis pas médecin, je n’y connais rien au trauma crânien, je ne sais pas quels sont les symptômes mis à part les vomissements qui m’ont fait arriver aux urgences. Je ne suis pas du genre à me rendre sur des forums. Je pense que si je l’avais fait, j’aurai au moins lu 5 fois que mon fils avait une hémorragie et 3 fois qu’il allait mourir. Donc non, très peu pour moi. En revanche ce que je ne comprends pas c’est qu’on ne m’ait à aucun moment dit s’il me fallait surveiller quelque chose en particulier sur mon fils, un quelconque symptôme. On ne m’a pas non plus donné de ligne de conduite à tenir sur les précautions à prendre. A 2h20 nous revoyons une infirmière qui nous guide ENFIN dans une salle d’examen. Soit plus de 5h après notre arrivée. Elle se veut rassurante, les constantes de Loulou sont toujours bonnes. Oui mais voilà, elle n’est pas médecin et je ne sais pas si nous pouvons sortir ou non. Il nous faut patienter jusqu’à l’arrivée du médecin.

45min plus tard, un médecin vient. Le seul et UNIQUE médecin de garde dans cet immense hôpital rennais. Comment cela est-il possible sérieux ?! Elle s’excuse en arrivant, d’être seule et bla-bla-bla… Cette femme est adorable et prend le temps de faire un check-up complet à mon fils, ce qui m’aide à me rassurer sur son état. Pour elle tout va bien. Ses constantes et ses réflexes sont bons. Elle me demande de le surveiller les 24 prochaines heures et de revenir si son état se dégrade.

Une semaine s’est écoulée depuis notre passage aux urgences. Loulou se porte bien. Il a même après quelques jours franchi le pas de remonter sur son vélo. J’ai de mon côté mon cœur qui s’emballe dès que je le vois perdre légèrement le contrôle. Il progresse de jour en jour mais reste très facilement distrait… J’ai encore du mal à accepter comment s’est déroulé notre séjour de 6h aux urgences. Je comprendre que le corps médical puisse être dépassé, en sous effectif, mais je ne comprends pas qu’ils ne fassent pas un peu plus preuve d’empathie et de bienveillance. Non… pas lorsque cela touche la santé et encore plus particulièrement celles des enfants…

Et pour vous, qu’elles ont été vos premières frayeurs de maman ? Avez-vous été bien entourées et accompagnées dans ce pénible moment ?

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